8, infini vertical

Étreindre un possible, du bout des doigts, est le goût le plus exquis.
Ce sont ces moments, présents, qui déclenchent le feu. Ce feu extra-ordinaire, dont le Fenghuang a besoin. 
Pas de question 
Pas de réponse à donner
Et pourtant une envie, tangible, présente.

Ces instants sont  si ténus, fugaces, si rares que le plaisir est immense.
Le présent, ma vision du présent, prend tout sont sens.

Puis la femme et le fauve reprennent leurs places.
Les questions
Les réponses à donner
Aux autres, au Troupeau.

Le fauve hurle, la femme sourit, Fenghuang vole. Haut.








Jusqu'où?

Avoir le choix de tout, ce qu'on mange, qui on fréquente, qui on baise, ce qu'on lit, tout... et pourtant revenir parfois avec entêtement .
Je ne foulerai pas le désert cette année, le Névada se passera de moi , et je ne le verrai pas brûler. L'an prochain avec un peu de chance et d'argent..

La solitaire a envie de folie. J'ai ce besoin incessant de pimenter la vie. L'épice, Dune en est témoin, elle est le fluide, l'essence et le moteur.
J'ai arpenté les rues et ruelles parisiennes ce soir, à la recherche de l'aromate.
En vain.
Dans ce bar du dix-huitième, les gens parlent. Je n'écoute pas leurs conversations, cela ne m'intéresse pas de toute façon. Ont ils seulement quelque chose à dire à part parler de la chaleur étouffante? Les mots météo, encore, et je pense à ma mère. Non, cela ne m'intéresse vraiment pas.

Là un homme qui drague, au loin, je le sais par les ondes qu'il émet, la gestuelle parle pour lui, ses yeux, et elle est réceptive, tripote ses cheveux, dodeline la tête.
Tout est transparent. Tout.

Comment connaître autant ses semblables et ne pas s'intégrer? Question de volonté sans doute, de rêve.
Semblable. En apparence. Mes chevilles? à part la droite un peu pourrie, ça va. Je suis juste réaliste. Mon expérience fait foi. Je ne cherche pas à tout prix à me sentir différente. C'est là, imposé, tangible, et les semblables le pensent aussi.

Je commande un second ricard. Le barman fait semblant de ne pas comprendre mon geste, je suis à deux mètres. Ma voix porte. La serveuse arrive "tu ne t'emmerdes pas toi?!"
Non.
Si.
Parfois.
Ce soir par exemple.
Mais je ne vais pas me soûler. La semaine a été longue. Hier la nuit a été longue.

J'avais envie de baiser cette semaine. Une de ces envies qui vous font appeler, incité par l'instinct, le besoin de chair. La nécessité d'être contenue, maintenue, domptée, prise, étreinte et j'en passe.
Sentir une queue, des doigts, un empressement. Mais le fauve a besoin de l'aval féminin, et le regard est important. Les ondes sont importantes. Alors rien. Du vent. Un grand coup de Mistral. Et il rend fou. Me rend folle.

"Car aussi longtemps que la pluie voudra tomber sur moi Je serai loin et le vent n'emportera plus rien.
Jusqu'à la fin de la fin.
Jusqu'à la fin de la fin."

saoule, soûlée

Allez savoir...
Je dois me sentir trop seule pour être soûle de la sorte. Dans cet état, lamentable, et je ne pense pas au goût anisé que doit avoir mon sang.
Inconsciente jusqu'au bout, le fauve a garé le scoot', instinct de survie sans doute.
La femme fait ce qu'elle peut pour le contenir.
Un stop bien senti sur la route, et de quoi fumer et m'embrumer l'esprit, grâce à mes larmes sûrement, et à mon visage d'ange.
Pour une fois.
Deux fois la même année, c'est bon, j'arrête.
Il est vexé.
Il ne devrait pas, il fait tout pour arriver à ses fins.
Il est tel, une douleur itérative.
Le fauve a montré les crocs, la femme un peu gueulé, je voulais le gifler, une bonne gifle claquante, mordante.
Agressive?
Maintenant oui. Pas avant. Je n'avais été que bienveillance. C'est terminé.
Un ami m'appelle "bibishka", il a raison





Votre prénom :  Bibishka

Qualité 
"Le découragement ? L'apathie ? Connais pas !" Voilà bien ce que Bibishka peut dire à tout le monde à tout moment, en toute sincérité et en toute vérité. Le jour où on le verra se retirer dans sa coquille et bouder la vie, on pourra croire que la fin du monde est proche.

Car Bibishka est un superbe enthousiaste que rien n'arrive à abattre et dont l'ardeur est toujours renouvelée. Les vicissitudes de la vie ont très peu d'emprise sur son moral ; s'il tombe, il se relève le plus vite possible et reprend sa marche comme si rien n'était arrivé. Son énergie est presque inépuisable, et ses pouvoirs de récupération pour ainsi dire illimités. Il semble bien qu'il existe en lui une divinité qui le remplit d'entrain.


Défaut 
Un des dangers qui menacent le bonheur de Bibishka est le décalage entre ses fantasmes et la réalité. En effet, Bibishka souffre souvent de désillusion — mais cela ne veut nullement dire qu'il a l'habitude de se démonter. Ou bien il croit à ses propres rêves et agit comme s'ils étaient déjà la réalité, ou bien il se laisse écraser par la réalité qu'il ne saurait nier. Prenons un exemple : Les Bibishka sont souvent des prodigues. Ils ne savent pas et ne veulent pas faire des économies. Entraînés par leur idée totalement gratuite que les cailles doivent leur tomber toutes rôties dans le bec, ils n'hésitent pas à dépenser sans compter et risquent par conséquent de se retrouver dans une situation financière délicate.







bon sang

Encore une salle d'attente.
Les moutons doivent être patient(s) leur vie durant.
Analyse de sang pour vérifier et il faut vérifier.
Possibilité d'être en danger.
Drogues, tatouages, exposition aux risques etc etc Date du premier rapport? consentant ou non?
Ah vous comprenez mieux maintenant docteur, mais je me fous de votre regard compatissant.
Semaine d'après, les résultats s'annoncent et ma peur est collante.
Le jeune homme devant moi a perdu, il sort de la salle les yeux rougis, bouffis, et ma glue enfle encore.
Assise sur cette chaise froide, j'attends donc.
Le sourire de la femme m'apaise. Je sors, la glue est restée dans la pièce derrière moi.

Alors recommencent les jeux, les scénarii.
Un me reste en tête. Boulevard saint germain. Une laisse, un martinet, des yeux qui savent ce qu'ils veulent, et moi, me donnant tel l'agneau.
Alors l'agneau joue, feint, c'est un déguisement, le félin ne dort pas, il guette, il apprend. Pas de jouissance ce soir là, et pourtant il fait tout pour me perdre.
Débordant d'attention pour mon cul. Et je me cambre bien.
Le jeu était amusant mais je file vite. Une sorte de récréation post Allemagne.

Le mois de juillet est placé sous le signe du déguisement. Il plait ou non, attire ou attise. Je me joue des curieux.
La chaleur est venue, finalement, et le fauve est en liberté totale.
Les soirées, la danse, le chant, les hommes, les souffles, c'est une orgie bruyante, attrayante, et l'eau, toujours l'eau qui m'appelle, m'évade.
Puis un retour, pas de bâton.
Rien ne me perturbe, pas même ces hommes ou ces femmes ridiculement transparents. Ils se prennent pour des prédateurs, mais le prédateur est celui qui surprend, seule façon d'atteindre sa proie.
Si facile de deviner les pensées, les paroles, les actions!
Tout est visible, gerbant, toutes ces ondes qui me percutent.
Je ne suis au final captivée que par le mystère.
Il se fait rare.

En ce dimanche étouffant, mais tant attendu, le fauve veut le calme, le répis, la fatigue est présente mais la femme ne la laisse pas s'exprimer.
Hier la danse, la décadence, une rencontre avec la nature: mon arbre syphilitique. Belle verdure, être bien vivant. Je ne scie pas la branche, au contraire, lui donne un peu d'eau à boire, de quoi me faire aimer. Si facile de se faire apprécier...

Je vaque à mon repos tant mérité. Je me coupe des sites, je me coupe du cul, pour un moment, le temps d'une respiration.
Je me rappelle un peu de mes sentiments. Alors, en début de soirée, quand la canicule se fait moindre, le fauve tend une oreille, je l'entends au loin, il s'agite. J'aimerais pouvoir hurler, et appeler une meute, mais je ne suis qu'une mi-femme mi-fauve et pas de meute à l'horizon.
Que les coups de sang dans mon coeur qui frappent et frappent encore, dans un ronron familier et hypnotique.









Donner c'est donner

Il est tard.
Samedi soir parisien, je dois faire de la peine aux personnes qui me regardent manger seule dans ce restaurant du dix-huitième.
S'ils savaient.
Je me repasse la semaine.
L' été fait grève et pourtant la cigale chante.
On m'entend chanter dans un épisode d'une série américaine connue. Bidon, mais connue, normal.
On m'entend chanter mercredi soir, chez Sébastien, rue du faubourg saint honoré.
On m'entend chanter jeudi soir, dans le resto des deux jumelles.
On m'entend chanter vendredi soir, chez David.

Et là, le bilan de la tranchette.
Rencontrer un sage.
Ikkyû Sôjun.
Il est apparu comme ça, à ma demande.
Le vrai sage n'a cure de la bonne ou mauvaise opinion qu'on peut avoir de lui, il se contente d'être ce qu'il est.
C'est ça la clé, se contenter d'être ce que l'on est. Mais je n'étais pas aveugle, l'Histoire ne s'est pas répétée, au contraire, Elle s'est foutu de ma gueule.

La part femme est celle que je nie le plus. La part animale est la plus proche, celle qui parle le plus fort, celle qu'on voit, même si l'on est convaincu du contraire. Mais la part femme est sociable et dotée d' empathie, alors j'ai feint. À la niche le fauve, y'à pas d'honneur à défendre, rien à défendre du tout d'ailleurs et le bout de gras est soûl. Le sage boit parfois. Souvent. Il dépend.

Quand la fin d'une tranche arrive, le fauve le sent, le renifle, l'anticipe.
Quand la fin d'une tranche arrive, la femme se protège et laisse le fauve en liberté.
Alors cette liberté est enivrante, plus puissante qu'une liqueur de figue. Attention à ne pas en abuser. Et j'en abuse. Comme cette semaine.
Le fauve se blesse parfois, au travers de la jungle, mais la femme le soigne.
Deux entités qui veillent l'une sur l'autre, au service de Fenghuang.

Optimiste? Voyons, n'avez vous rien compris au présent?
L'optimisme est l'apanage de ceux qui envisagent le futur.

Au final, la cigale chante.
La femme et le fauve veillent.
Fenghuang règne.

"t'as pas cinq minutes que je te prenne?

- ben faut voir...
Me prendre quoi exactement? Qu'as tu envie de dérober? Ce que j'ai je l'offre de bon coeur, quand ça me prend. Il y a la personne qui offre et celle qui reçoit le cadeau, le présent. J'offre le mien, parfois, et je le vis pleinement. Y arrives tu toi?"











Le prononcer ?

"Le prisonnier n'est pas celui qui a commis un crime, mais celui qui se cramponne à son crime et ne cesse de le revivre. Il n'est pas un de nous qui ne soit coupable d'un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement la vie."
"La seule chose à laquelle nous ayons vraiment droit, c'est le présent; mais rares sont ceux d'entre nous qui le vivent jamais."

Et toi, ma mère, es tu libre?
Et moi, ma mère, le suis-je?

Mes souvenirs s’effilochent. J'ai du mal à me remémorer un moment gai, frais, avec toi. Je tente, je tente, vainement.
Peut être.
Quand tes parents vivaient et qu'ils suffisaient à ton bonheur. Les vidéos super 8 de Papa, alors je vois les couleurs, le mouvement, les sourires pour la caméra.
Et moi, ma mère, je suis tellement loin.
Tu m'as dit un jour, mon regard te laisse perplexe, un regard lourd, profond, pénétrant, un regard mûr, et oui il l'était. Les yeux sont le reflet de l'âme, contemple alors ma mère, observe les miens et dis moi ce que tu vois. As tu jamais rien vu, as tu jamais essayé, as tu jamais voulu.
Et toi, tout ce que ta bouche peut, sont les mots météo, les mots cuisine, les mots télé, les mots vides quoi.
On me dit ci, on me dit ça, et je ne vois rien d'autre que la vérité. Tu es une enfant, et je ne suis pas ta mère. Assez. Stop.
D'ailleurs je ne serai peut être jamais.
Je suis moi, cette ni femme ni fauve, ce fenghuang bibiesque.
Dois je te remercier, me remercier, mais non, ma mère, je ne dois rien. J'adapte. J'évolue. Je vole. Je vis.

La prison?
Je suis déjà fugitive. Récidiviste s' il faut.
Je défends la seule chose à laquelle j'ai droit.




Je sais tu sais

18.

On écrit avec recul. À chaud. À froid. On écrit sobre et on oublie si vite les samedis imbibés, à raconter de la merde. C'est ça, dire de la merde et enrober tout ça pour des écrits bien plus précieux. Ça va, un peu de légèreté, y a pas de mal à me faire du bien. Le bien d'elles? d'eux? Pas mon problème.
S'inventer une réalité, chaque jour, presque mouton, paître et re-paître, physiquement, virtuellement.
Ta verve, ta plume rien n'y peut.

Alors?
Et je pense à elles.
Et je pense à moi.
Et je pense à eux. Pas si loin.
Si facile les mots, mieux qu'une pilule bleue ou rouge. L'écrit, comme un orgasme, un bon, un de ceux qui vous laissent être. L'oral te maintient, et une chatte est une chatte, alors quoi? Je dois quoi? à qui?
On écrit des mots, on idéalise une vie, auteur de nouvelles répétitives. Comme la musique. Mais toi tu ne composes que des notes, des bouts de papiers reliés les uns aux autres. Trop compliqué l'opéra, n'est pas Glass qui veut.

Alors.
Rien.
Du vide.
Des images pour tenir en vie. L'envie. Comme il se doit, des images qui traversent, se perdent et meurent. Combler les heures, le vide, le manque, combler sinon perdre pied.
La parole ne vaut rien après tout. Libre interprétation voilà ta pirouette. Bavardage qui colle à toute situation. Situation.
Tu répètes, ne corriges rien, essaie de corriger, et bien soit.

Overdose de cul. J'ai connu ça. Merci.

On écrit.
"Attention, aux mots choisis, elle peut lire et elle et les autres, toutes les autres, maintenant, ou plus tard.
Mais les mots ne trompent que ton ennui.
Alors continue, continue puisque le champ est immense et l'herbe bien grasse, bien verte, toute ces inconnues à brouter, toutes ces brebis dont tu te nourris.
L'envie de fuir, et d'emporter avec soi. Se délecter de tout. Passer au travers les gouttes.
Les gouttes.
Vite, vite, dépêche toi, vite, avant que la tempête te souille, mais le déluge ne me fait pas peur, bien au contraire."

Alors.
Toujours se protéger.
Et les sites, et les regards, et les étreintes, toute cette chair, ces départs, ces retours, tous les abris, les lits, tout ce qui peut sauver l'instant, les mots, les tiens, les leurs, prends. Ta vie. Ton choix. Plutôt leurs choix. C'est mieux pour toi. Tu le sens. Il faut toujours faire comme tu sens.
La part féline ne se fera jamais manger par un mouton, la part femme le sait.

Alors.
J'ai suivi, adapté, sué, sous ton regard, tes mains.
Communiqué sans filet, sans rien, mais rien.
Le côn fût satisfait.
Le con fut satisfait.
Pour le reflet, merci, je me connais bien. Je voulais une version originale.

Alors je brise le miroir que tu me tends.
Je fais attention à ne pas me couper.
La vie ne reprend pas, elle ne s'est jamais arrêtée.

Et moi, et toi, et nous, savons.






Merci mille fois, moins une

17.

Opéra,
Bonn
et je le suis.
Je le fuis aussi.
Cours, cours, ne t'arrête pas, c'est un détail, une expérience, un instant.
Mes lèvres goût crème glacée, mes lèvres goût de sa bouche.
Et encore le soleil, sur mon cou cette fois.
L'opéra, éventreur, boucher, et mes tripes, là, posées devant toi.
C'est confus.
Confusion mutique.
J'ai fermé les yeux une seconde, c'était bon.
Coeur rongé, partagé, questionné, non, personne n'aura les miettes, je les garde précieusement, fenghuang est moi.
J'entends les ailes, accompagnées d'un écho.
Böing, böing, écho de la balle.
Bref, jouet, oiseau, la vie quoi. Inépuisable vie.


Et là.
La Chaleur.
Odeur de bois chaud et il est chaud.
La brûlure comme une morsure
pas d habillage, c'est même tout le contraire.
Je ruisselle, totalement, de tous les pores de ma peau, je ne peux être plus vidée de moi,
Ah si seulement!
boire? remplir?
Mais boire n'y fait rien, et je suis attentive à tout ce que je peux imprégner. La portion féline. Elle est là, impatiente, mais...
je préfère dormir, là sur ce siège d'aéroport. alors j y pense, attente d'un vol retardé oblige..
Embrassée, cette bouche, caressé, ce dos, fermée, cette porte, mais doucement, gentiment, avec précaution.
Vivre libre c'est aussi prendre le temps, entendre sa peine, faire face et vaincre.
Ce n'est pas parce qu' il est autrement que j'ai envie de faire partie de ce troupeau, aussi attrayant soit il.
Elles pourront bêler tant qu'elles veulent, je ne les mangerai pas non plus. Je laisse ça au berger.
Alors oui, je me liquéfie dans la foule,  je gère le thermostat puis m'évapore.
Le but? pas de but. En marge, au bord. Juste là, au bord.

Et mon retour
papiers, l'opéra a eu le don de les faire voler,
textos, textes, messages, mails, la vie quoi, et je la prends.
Alors je vais laver la sueur, l' odeur, l'esprit songeur.
Et encore cette brûlure
Vas y, délecte toi de moi comme je me délecte de toi
et l'eau parcourt mon corps, et le parcours naît sur ma nuque. Je me laisse tenter.

Je pense à ce passé, présent cet après midi même.
Les seins libres, le soleil chauffant, enfin, sur l'autoroute qui me ramène vers la grande cité, le bruit du moteur, des accélérations, cet air qui fouette ma bouche parfois, caressant les épaules, le buste entier
et moi, toujours, veillant, vaillante, le sourire proche.








Mutation

12.

Du son dans mes oreilles.
Un brouhaha commun.
Un rien triste, un brin légère, l'esprit secoué revient à un rythme plus serein.
C'était la dernière.

Salle d'attente. Marrant l'appellation. Salle d'attente, 4 chaises en bois d'un autre temps. J'attends alors, même si la patience n'est pas ma qualité première, je sais faire, j'ai observé les gens.

Hier était bon, mais c'était hier. Aujourd'hui est aujourd'hui mais sera hier demain.
Fureur de vivre. Rugissement du fauve.
Je souffle un peu.

Le coït matinal m'a enchanté, et j'ai chanté.
La peau, de son sexe, douce, chaude, espérant s'engouffrer davantage. Je fais glisser ma langue. Je savoure l'instant et me subsiste de ce moment son goût, sa texture. Ses dents se serrent. Le désir visuel. Ses mains cherchent mon sexe, le trouvent. Il est humide. Oui.
Ma langue se fait plus vorace. Mon clitoris durcit sous ses phalanges. Un besoin. Besoin d'urgence.
Sentir sa queue en moi.
Il l'habille, je suis en chienne de fusil sur le canapé, j'attends. L attente me fait tendre tout ce qui peut être tendu en moi.
Son gland explore, au bord de moi.
Pénètre l entrée de mon corps. L'esprit n'est pas loin.
Je le regarde, il se place, accroupi. Je sens sa verge dure donner des coups pour me pénétrer au plus profond. Mon corps est envahi par lui. Envahisseur, envahissement. La frontière est mince. Cette position, cette jouissance qui s'amuse, se joue de moi.
Mes seins pointent aussi. Résultat d'un va et vient obsédant, martelant mon être.
Je m'abandonne.

La dernière est présente à l'esprit et la première viendra bientôt, délicieuse.


Si je veux



Baiser avec un type dont on sait qu au mieux il sera un ami.
Prendre un café en terrasse juste pour en respirer l arōme.
Vivre seule pour ne pas avoir mal.
Mais vivre.
Modifier les modalités, les règles, dépasser sa pensee, ses limites, sa foi.
S inscrire au tableau du moment.
Feindre la joie, la sérénité, ne pas se perdre, ne pas perdre.
S'envoyer en l air, redescendre, atterrir, se laisser toucher le corps et non le coeur. Si par mégarde le coeur est touché, lécher sa plaie, cicatriser à la sueur de sa détermination. Le mental est fort. La berceuse n'agit pas, le conscient intact, l'inconscient suit.  Garder le cap. Un mardi au soleil, qui dit mieux, qui fait mieux, se fendre d'un sourire coûte que coûte. 
Athlète au niveau d'une vie. 
Entrainement intensif, je ne lache rien. Une pause? La mort sera ma pause et l'essouflement ne pointe pas le bout de son nez. Au hasard des jours, des matins, et quels matins, un museau s'aventure. Partie sensible quand on tape dessus. Je porte un coup, fort, puissant. Dégage l'énergie, déploie la force, le concentré vital. La survie est innée, les choix sont variés, varient, au gré des envies. La tête haute survoler, ne pas prendre, prendre, s'inspirer, respirer, oui mais alors un grand coup.
Le savoir, la liberté. 
Le voir, l'assimiler, apprendre, s'apprendre, s'élever encore et encore, démonter les acquis, se faire surprendre,  agir. Réagir.
La réaction surprend aussi. 
Le coeur, la raison, dans un baluchon porté sur l'épaule. 
Se taire ? Ecrire...