Le prononcer ?

"Le prisonnier n'est pas celui qui a commis un crime, mais celui qui se cramponne à son crime et ne cesse de le revivre. Il n'est pas un de nous qui ne soit coupable d'un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement la vie."
"La seule chose à laquelle nous ayons vraiment droit, c'est le présent; mais rares sont ceux d'entre nous qui le vivent jamais."

Et toi, ma mère, es tu libre?
Et moi, ma mère, le suis-je?

Mes souvenirs s’effilochent. J'ai du mal à me remémorer un moment gai, frais, avec toi. Je tente, je tente, vainement.
Peut être.
Quand tes parents vivaient et qu'ils suffisaient à ton bonheur. Les vidéos super 8 de Papa, alors je vois les couleurs, le mouvement, les sourires pour la caméra.
Et moi, ma mère, je suis tellement loin.
Tu m'as dit un jour, mon regard te laisse perplexe, un regard lourd, profond, pénétrant, un regard mûr, et oui il l'était. Les yeux sont le reflet de l'âme, contemple alors ma mère, observe les miens et dis moi ce que tu vois. As tu jamais rien vu, as tu jamais essayé, as tu jamais voulu.
Et toi, tout ce que ta bouche peut, sont les mots météo, les mots cuisine, les mots télé, les mots vides quoi.
On me dit ci, on me dit ça, et je ne vois rien d'autre que la vérité. Tu es une enfant, et je ne suis pas ta mère. Assez. Stop.
D'ailleurs je ne serai peut être jamais.
Je suis moi, cette ni femme ni fauve, ce fenghuang bibiesque.
Dois je te remercier, me remercier, mais non, ma mère, je ne dois rien. J'adapte. J'évolue. Je vole. Je vis.

La prison?
Je suis déjà fugitive. Récidiviste s' il faut.
Je défends la seule chose à laquelle j'ai droit.




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