bon sang

Encore une salle d'attente.
Les moutons doivent être patient(s) leur vie durant.
Analyse de sang pour vérifier et il faut vérifier.
Possibilité d'être en danger.
Drogues, tatouages, exposition aux risques etc etc Date du premier rapport? consentant ou non?
Ah vous comprenez mieux maintenant docteur, mais je me fous de votre regard compatissant.
Semaine d'après, les résultats s'annoncent et ma peur est collante.
Le jeune homme devant moi a perdu, il sort de la salle les yeux rougis, bouffis, et ma glue enfle encore.
Assise sur cette chaise froide, j'attends donc.
Le sourire de la femme m'apaise. Je sors, la glue est restée dans la pièce derrière moi.

Alors recommencent les jeux, les scénarii.
Un me reste en tête. Boulevard saint germain. Une laisse, un martinet, des yeux qui savent ce qu'ils veulent, et moi, me donnant tel l'agneau.
Alors l'agneau joue, feint, c'est un déguisement, le félin ne dort pas, il guette, il apprend. Pas de jouissance ce soir là, et pourtant il fait tout pour me perdre.
Débordant d'attention pour mon cul. Et je me cambre bien.
Le jeu était amusant mais je file vite. Une sorte de récréation post Allemagne.

Le mois de juillet est placé sous le signe du déguisement. Il plait ou non, attire ou attise. Je me joue des curieux.
La chaleur est venue, finalement, et le fauve est en liberté totale.
Les soirées, la danse, le chant, les hommes, les souffles, c'est une orgie bruyante, attrayante, et l'eau, toujours l'eau qui m'appelle, m'évade.
Puis un retour, pas de bâton.
Rien ne me perturbe, pas même ces hommes ou ces femmes ridiculement transparents. Ils se prennent pour des prédateurs, mais le prédateur est celui qui surprend, seule façon d'atteindre sa proie.
Si facile de deviner les pensées, les paroles, les actions!
Tout est visible, gerbant, toutes ces ondes qui me percutent.
Je ne suis au final captivée que par le mystère.
Il se fait rare.

En ce dimanche étouffant, mais tant attendu, le fauve veut le calme, le répis, la fatigue est présente mais la femme ne la laisse pas s'exprimer.
Hier la danse, la décadence, une rencontre avec la nature: mon arbre syphilitique. Belle verdure, être bien vivant. Je ne scie pas la branche, au contraire, lui donne un peu d'eau à boire, de quoi me faire aimer. Si facile de se faire apprécier...

Je vaque à mon repos tant mérité. Je me coupe des sites, je me coupe du cul, pour un moment, le temps d'une respiration.
Je me rappelle un peu de mes sentiments. Alors, en début de soirée, quand la canicule se fait moindre, le fauve tend une oreille, je l'entends au loin, il s'agite. J'aimerais pouvoir hurler, et appeler une meute, mais je ne suis qu'une mi-femme mi-fauve et pas de meute à l'horizon.
Que les coups de sang dans mon coeur qui frappent et frappent encore, dans un ronron familier et hypnotique.









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