Merci mille fois, moins une

17.

Opéra,
Bonn
et je le suis.
Je le fuis aussi.
Cours, cours, ne t'arrête pas, c'est un détail, une expérience, un instant.
Mes lèvres goût crème glacée, mes lèvres goût de sa bouche.
Et encore le soleil, sur mon cou cette fois.
L'opéra, éventreur, boucher, et mes tripes, là, posées devant toi.
C'est confus.
Confusion mutique.
J'ai fermé les yeux une seconde, c'était bon.
Coeur rongé, partagé, questionné, non, personne n'aura les miettes, je les garde précieusement, fenghuang est moi.
J'entends les ailes, accompagnées d'un écho.
Böing, böing, écho de la balle.
Bref, jouet, oiseau, la vie quoi. Inépuisable vie.


Et là.
La Chaleur.
Odeur de bois chaud et il est chaud.
La brûlure comme une morsure
pas d habillage, c'est même tout le contraire.
Je ruisselle, totalement, de tous les pores de ma peau, je ne peux être plus vidée de moi,
Ah si seulement!
boire? remplir?
Mais boire n'y fait rien, et je suis attentive à tout ce que je peux imprégner. La portion féline. Elle est là, impatiente, mais...
je préfère dormir, là sur ce siège d'aéroport. alors j y pense, attente d'un vol retardé oblige..
Embrassée, cette bouche, caressé, ce dos, fermée, cette porte, mais doucement, gentiment, avec précaution.
Vivre libre c'est aussi prendre le temps, entendre sa peine, faire face et vaincre.
Ce n'est pas parce qu' il est autrement que j'ai envie de faire partie de ce troupeau, aussi attrayant soit il.
Elles pourront bêler tant qu'elles veulent, je ne les mangerai pas non plus. Je laisse ça au berger.
Alors oui, je me liquéfie dans la foule,  je gère le thermostat puis m'évapore.
Le but? pas de but. En marge, au bord. Juste là, au bord.

Et mon retour
papiers, l'opéra a eu le don de les faire voler,
textos, textes, messages, mails, la vie quoi, et je la prends.
Alors je vais laver la sueur, l' odeur, l'esprit songeur.
Et encore cette brûlure
Vas y, délecte toi de moi comme je me délecte de toi
et l'eau parcourt mon corps, et le parcours naît sur ma nuque. Je me laisse tenter.

Je pense à ce passé, présent cet après midi même.
Les seins libres, le soleil chauffant, enfin, sur l'autoroute qui me ramène vers la grande cité, le bruit du moteur, des accélérations, cet air qui fouette ma bouche parfois, caressant les épaules, le buste entier
et moi, toujours, veillant, vaillante, le sourire proche.








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