Je sais tu sais

18.

On écrit avec recul. À chaud. À froid. On écrit sobre et on oublie si vite les samedis imbibés, à raconter de la merde. C'est ça, dire de la merde et enrober tout ça pour des écrits bien plus précieux. Ça va, un peu de légèreté, y a pas de mal à me faire du bien. Le bien d'elles? d'eux? Pas mon problème.
S'inventer une réalité, chaque jour, presque mouton, paître et re-paître, physiquement, virtuellement.
Ta verve, ta plume rien n'y peut.

Alors?
Et je pense à elles.
Et je pense à moi.
Et je pense à eux. Pas si loin.
Si facile les mots, mieux qu'une pilule bleue ou rouge. L'écrit, comme un orgasme, un bon, un de ceux qui vous laissent être. L'oral te maintient, et une chatte est une chatte, alors quoi? Je dois quoi? à qui?
On écrit des mots, on idéalise une vie, auteur de nouvelles répétitives. Comme la musique. Mais toi tu ne composes que des notes, des bouts de papiers reliés les uns aux autres. Trop compliqué l'opéra, n'est pas Glass qui veut.

Alors.
Rien.
Du vide.
Des images pour tenir en vie. L'envie. Comme il se doit, des images qui traversent, se perdent et meurent. Combler les heures, le vide, le manque, combler sinon perdre pied.
La parole ne vaut rien après tout. Libre interprétation voilà ta pirouette. Bavardage qui colle à toute situation. Situation.
Tu répètes, ne corriges rien, essaie de corriger, et bien soit.

Overdose de cul. J'ai connu ça. Merci.

On écrit.
"Attention, aux mots choisis, elle peut lire et elle et les autres, toutes les autres, maintenant, ou plus tard.
Mais les mots ne trompent que ton ennui.
Alors continue, continue puisque le champ est immense et l'herbe bien grasse, bien verte, toute ces inconnues à brouter, toutes ces brebis dont tu te nourris.
L'envie de fuir, et d'emporter avec soi. Se délecter de tout. Passer au travers les gouttes.
Les gouttes.
Vite, vite, dépêche toi, vite, avant que la tempête te souille, mais le déluge ne me fait pas peur, bien au contraire."

Alors.
Toujours se protéger.
Et les sites, et les regards, et les étreintes, toute cette chair, ces départs, ces retours, tous les abris, les lits, tout ce qui peut sauver l'instant, les mots, les tiens, les leurs, prends. Ta vie. Ton choix. Plutôt leurs choix. C'est mieux pour toi. Tu le sens. Il faut toujours faire comme tu sens.
La part féline ne se fera jamais manger par un mouton, la part femme le sait.

Alors.
J'ai suivi, adapté, sué, sous ton regard, tes mains.
Communiqué sans filet, sans rien, mais rien.
Le côn fût satisfait.
Le con fut satisfait.
Pour le reflet, merci, je me connais bien. Je voulais une version originale.

Alors je brise le miroir que tu me tends.
Je fais attention à ne pas me couper.
La vie ne reprend pas, elle ne s'est jamais arrêtée.

Et moi, et toi, et nous, savons.






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